Ces premières fois... (repost d'une ancienne histoire)


Ce texte est très important pour moi, et spécial aussi. C’est le récit d’une première fois, avec une personne que j’aime et ai aimée très très fort dès le premier jour. Egalement le récit de la première fois qu’un homme m’a donné un orgasme, m’a démontré que « quelqu’un d’autre » (que moi-même) était capable de me faire jouir, de me mener si loin que je puisse lâcher prise et perdre le contrôle.


Invitation. Choc. Un coup de speed, puis le voyage.

Stress. Appréhension. Inquiétude. Désir. Curiosité. Peur. Attente.

Hésitation.

Jusqu’à la dernière minute tu as poussé ce sentiment d’attente et d’inquiétude, je t’ai attendu, seule à la gare dans la pénombre. Puis, nous y voilà. Tu t’approches de moi, tu me conduis à la voiture, courbes et démarche nonchalante dans l’obscurité. Soudainement muette, je me tiens tranquille, je t’observe en coin. Le voyage a laissé le temps à mon esprit de s’égarer et déjà, le trouble affleure. Mon cerveau analyse le moindre de tes gestes.

Tes mains sur le volant.

Tu m’indiques quelque chose. Bref regard à l’extérieur. Ton visage apparaît dans mon champs de vision, entre la vitre et ce que tu veux me montrer.

Ta bouche.

Le paysage est la dernière chose qui m’importe, le sens même de tes mots se perd et n’atteint que la périphérie de mes pensées. Léger vertige, je suis impressionnée par l’imprévisibilité et l’intensité de mes émotions.

Arrivée. Le premier contact avec ton environnement me distrait un moment, je resitue ces morceaux de lieux que j’ai déjà aperçus en photo. Ils sont là tous les deux. Lui, calme, beau, fier, se contente de se faire connaître. Elle, joueuse, câline, minaude pour un peu d’attention.

Un moment pour se poser, discuter, observer. Toujours, ta bouche, tes mains, presque à ma portée. Ton corps qui se devine, ta posture, ton visage, ta voix surtout. Contre toute attente, tu me plais, beaucoup. J’aime ces moments où, observant quelqu’un, on réalise que si on ne pose pas la main sur sa peau, tout de suite, on le regrettera peut-être pendant des mois.

Enfin. Une approche, une invitation. Le charme d’une première fois. Premiers effleurements. Nous gardons d’abord nos distances, étendus face à face. Nos mains s’entremêlent sur leurs fourrures. Jaloux, ils profitent de ce moment de partage et de découverte. J’ai cette envie irrépressible de me rapprocher, impatiente. Je frôle ton ventre au passage. Tes bras, tes flancs… Je me souviens avoir pensé à ce moment là à la consistance et à la réalité de ton corps sous mes doigts, après l’avoir désiré si longtemps alors que mes mains ne se refermaient que sur le vide. Sensation étrange.

Le temps s’arrête lorsque, me prenant par surprise, ta main effleure mon visage, se pose sur mon cou. Tu t’approches, sûr de toi. La confiance te donne un charme fou. La seule marque olfactive que je perçois m’évoque une sortie de douche, chaude, humide, parfumée. L’image de ton corps nu se glisse insidieusement dans ma tête, mon esprit s’emballe, le contrôle m’échappe. Nos lèvres entrent en contact, et déjà ma main cherche ta peau, d’instinct, parcourant ta taille, soulevant ta chemise. Mon corps te reconnaît, te cherche. Ses réactions sont violentes, brûlantes, et me paraissent à la fois tellement naturelles. Bizarrement, je ne ressens aucune gêne, aucune honte. Je te veux. Entièrement.

Je me tends vers toi alors que ta langue vient à la rencontre de la mienne. Je goûte à ce baiser, doux, curieuse exploration mêlée de caresses. Et je m’étonne de la tendresse dans tes gestes, la douceur de ta langue sur la mienne, la chaleur de ta main dans mon cou. Cela dit, si le trouble est né de cet échange, ce n’est qu’un instant plus tard que je me suis perdue.

Nos regards se sont croisés, directement, sans détour. Je n’ai jamais réellement songé à ce que l’on peut lire dans les yeux de quelqu’un, alors, même aujourd’hui avec un peu de recul, je ne saurais pas dire ce que j’y ai perçu qui m’a fait me sentir à ce point vivante et à ma place.

Mais à ce moment, j’ai su. J’ai su que, aussi pauvre cadeau qu’il soit, mon corps t’appartenait, depuis la première fois que tu l’as réclamé, près d’un an et demi auparavant. J’ai réalisé à ce moment que je lâchais prise, totalement et sans concessions - moi, d’ordinaire si prudente, méfiante, réfléchie - les dernières bribes de maîtrise s’effilochant entre tes doigts, trop réels sur ma peau.

Ta main est descendue le long de ma gorge alors que les miennes remontaient dans ton dos. Ta bouche s’approche de mon cou, tu me cherches, tu joues. Tes mains, très vite, cherchent ma peau, caresse brûlante et sensuelle sur mon corps, mon dos, mes flancs, mes hanches, puis sur mon ventre lorsque je retire mon tee-shirt. Je me bats contre ta chemise qui me gêne, tellement. Mes gestes sont maladroits, pressés.

Enfin, ton ventre contre le mien, mes mains l’ayant quitté avec regrets. Tu me connais, tu sais quels sont mes points faibles. Ta bouche s’égare à nouveau dans mon cou, ma gorge, suit la ligne de mon soutien-gorge, puis remonte. Tes bras me serrent, fort, et pourtant jamais assez fort. Contact brûlant de ta paume dans mon dos. Tu m’embrasses une nouvelle fois, je suis perdue, tes mains sont partout à la fois, et avec elles, tes yeux, ton regard qui me couvre. Tu me regardes autant que tu me touches, tu me parles aussi, et ta voix me fait vibrer.

L’attache du soutien-gorge saute sous tes doigts, d’un seul geste, expert. Je souris, frissonne. C’est toujours quelque chose, lorsque pour la première fois, mon corps se dévoile.

Tu te serres contre moi, tes mains vagabondent. Mes fesses, mes cuisses, à travers le tissu, encombrant. Je goûte la saveur d’une excitation partagée. Je te sens, sur moi, contre ma cuisse, et ma respiration s’emballe, brusquement. Tu le réalises, m’adresses un sourire moqueur sous lequel je sens tout de même le désir poindre.

C’est ta main qui guide la mienne sur ton corps, l’amenant à ton bas-ventre alors que la tienne passe sous mes vêtements.

Un premier effleurement.

Un premier gémissement.

De longues vagues de désir m’inondent et tu le sens sous tes doigts qui déjà ont pris le contrôle de… tout. Mon souffle, ma voix, que seuls tes baisers calment par instant ; mon corps qui se tend et se cambre, mon ventre qui me brûle, mon clitoris, gonflé, sensible. Ton pantalon me gêne. Râle de frustration parmi les halètements.

Enfin.

Nous nous retrouvons nus tous les deux.

Enfin.

Ma main se referme sur le membre, serré contre ma cuisse.

Ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas posé la main sur moi, dans l’attente d’une réponse des miennes. Je devrais me sentir gauche et maladroite, comme je l’ai toujours été, comme je le suis sûrement encore à ce moment. Mais non. J’ai confiance en toi, une confiance sans bornes, comme jamais aucun homme ne m’a inspirée. Tu ne me jugeras pas. Tu m’aideras. Ton regard ne ment pas.

Je découvre et redécouvre ces sensations restées trop longtemps enfouies. Je me sens faite pour ça, te toucher et être touchée en retour. Ta main a retrouvé le chemin de mon intimité, tes doigts viennent s’y tremper puis reprennent leur doux massage. Ton souffle dans mon cou me fait perdre la tête, l’excitation éclate comme une petite bulle, laissant place au plaisir qui m’arrache de petits gémissements plaintifs, que je ne cherche plus à retenir.

J’ai du mal à quitter des yeux le membre brûlant dans ma main qui le caresse, le serre, imprimant un mouvement de va-et-vient plus qu’imprécis tant il m’est impossible de me concentrer pour bien faire. Il est tellement parfait… Sa longueur, son épaisseur, sa cambrure, sa couleur, la texture de ta peau, sa chaleur, et cette envie qui me met l’eau à la bouche… ces frissons de désir qui m’arrachent des grognements.

Je te veux.

Ton corps repose à moitié sur le mien, j’y découvre une sensualité inattendue. La chaleur et la douceur de tes gestes m’étonnent une nouvelle fois. Tes doigts s’activent, et j’arrête de penser, d’observer, d’être. Le plaisir monte, inexorable, puissant. Chaque fois que tes doigts descendent à l’entrée de mon sexe, je brûle d’envie de te supplier.

Prends-moi. Pitié. Prends-moi.

Je te veux, je sens les contractions en moi, ouverte, prête. Le désir de pénétration occupe toutes mes pensées à présent, je fantasme autant que je profite de l’instant, assumant la frustration laissée par tes doigts quand au contraire ils s’éloignent sans venir combler le vide qu’ils viennent de créer. C’est rapide, c’est trop rapide. Je crie. Tes doigts me font sursauter à chaque passage sur mon clitoris. J’enfouis mon visage dans ton cou, et c’est le goût de ta peau sous ma langue qui aura raison de moi. Je jouis sans retenue, le corps entier vibrant, de longues vagues de plaisir remontant du bout de ton index jusqu’à ma poitrine, explosant en moi comme une myriade d’étincelles.

Je me blottis contre toi quelques instants, le souffle court. Tes bras ont retrouvé leur place autour de moi, tu me cajoles, me caresses. Tu ne le sais pas encore, mais c’est la première fois, la toute première fois qu’un homme me fait jouir.

Je cherche ta bouche à nouveau, le souffle court.

Embrasse-moi, encore, et encore.

Nos baisers gagnent en intensité, ta main s’attarde sur mes seins, les frôle, puis les serre. Fort, trop fort. Délicieusement trop fort. Se réveille en moi le désir le plus clair que j’ai ressenti jusque là. Pénétration.

Je baisse les yeux, tu es là, tendu et chaud contre mon ventre. Ma bouche parcoure tes épaules, trace une ligne de baisers sur ton torse. Tu es sur le dos à présent, nos gestes sont fluides, naturels. C’est d’un accord tacite que je te sens me guider, ta main très légère sur ma nuque, dans mes cheveux. J’atteins ton ventre. Combien de fois j’ai rêvé de ce moment ? Combien je me serais damnée pour le droit d’effleurer de la langue la peau souple et soyeuse de ton ventre ? Je le dévore littéralement, papillonnement de baisers humides. Je respire fort, et longuement, je laisse mon visage caresser ta peau.

Progressivement, ma main est remontée du genou jusqu’à l’aine, caressant l’intérieur de ta cuisse avec douceur, ma main se faisant plus pressante, plus tremblante aussi, à mesure qu’elle approche. Je caresse tes fesses, puis à nouveau ta cuisse. J’aime ce moment, où l’attente se transforme en impatience, où ma bouche quitte ton ventre alors que je viens à Sa rencontre. Mon clitoris palpite encore, du plaisir retombé ayant vite laissé place à une excitation, un désir, purs.

Je te découvre, je prends mon temps. Ma main quitte ta cuisse et se pose avec douceur sur tes testicules, les englobe, les masse de la paume. Un peu plus haut, je laisse le membre - parfait - entrer en contact avec mon visage, mes joues, mon menton, mes lèvres. Je l’observe aussi, cette couleur si particulière, la forme de ton gland qui ne m’est pas coutumière, le grain de beauté le plus visible à la surface de ta peau, et jusqu’à la base de poils, virile, sur lesquels je promène mes doigts, mes lèvres. J’aime sa chaleur, sa douceur. Sa raideur. Je me sens rougir à cette idée et tente vainement de retenir un gémissement d’envie alors que mon corps réagit violemment, dans une nouvelle inondation. Je crois qu’à ce moment, les mots ont dépassé ma pensée et m’ont échappé, sans gêne, sans pudeur, sincères : « J’ai envie de toi ».

Là encore, aucune trace de mon habituelle appréhension face à cette pratique malgré la réflexion que je me suis faite, à savoir que tu étais sacrément bien membré. Ça se passera comme ça doit se passer. J’en ai envie. Pas seulement pour te faire plaisir, mais parce que le membre m’attire, m’excite. Je l’embrasse longuement, puis le parcours du bout de la langue, longtemps, goûtant chaque centimètre carré de ta peau. Je pose finalement mes lèvres sur ton gland, y frottant ma langue avec application tout en te laissant entrer. Le goût tant que la sensation m’étourdissent tellement je te désire.

Je te sens frémir, et je lève les yeux vers toi, interloquée, comme si je me souvenais subitement de ta présence. Je réalise ce que je fais, où je suis. Ta main dans mes cheveux les empêche de tomber devant mon visage et tu me laisses faire, découvrir. Tu me guides de la voix, tu m’expliques, m’encourages, me rassures. Ça me surprend énormément, me touche et me réconforte.

4 « J'aime »

Je reporte mon attention sur la chaleur entre mes lèvres, tout en gardant un œil rêveur sur ton ventre, parfois agité d’imperceptibles secousses. Je tâche de m’appliquer dans mon va-et-vient, te caressant de la langue et joignant le mouvement d’une main à celui de ma bouche, et je sens ton corps réagir en conséquence, ton souffle, lointain, légèrement troublé, ta voix plus vibrante. Mais déjà mes limites resurgissent, j’ai l’impression d’avoir tout oublié (ai-je réellement déjà su ?), ma bouche me paraît étroite, maladroite, et je sens par moment ta peau sous mes dents, je m’énerve et me frustre toute seule. Au moins, la concentration a légèrement fait tomber l’excitation, j’ai l’esprit plus clair. Je fais une pause au bout d’interminables minutes, la mâchoire douloureuse, et laisse mes yeux courir le long de ton corps, du bas-ventre jusqu’à ton visage. Et même si je n’aurais jamais cru un jour utiliser ce qualificatif pour te définir, là, à ce moment précis, je te trouve beau. Etendu, offert. Je ne sais pas si tu remarques ma contemplation, mais tu m’attires, par ces simples mots : « Embrasse-moi ».

Je remonte le long de ton corps, un peu déçue de moi, et t’embrasse brièvement avant de venir enfouir à nouveau mon visage dans ton épaule. Tu m’entoures de tes bras, je secoue la tête d’un air désabusé sous tes caresses, si tendres. Tu me taquines, un peu. (« Ah la la, toute une éducation à refaire »), tu te moques de mes gémissements. Mais c’est pas grave, c’est toi, je m’en fiche. Tes yeux sourient quand tu cherches et accroches mon regard pour appuyer tes plaisanteries, une toute petite flamme qui me réchauffe : derrière les sarcasmes, cette précieuse touche de complicité, que tu as peut-être déjà oubliée mais qui m’a durablement marquée.

Tu m’embrasses, encore, et tu me proposes d’aller dans la chambre. C’est fou, l’effet que ta voix a sur mes nerfs à fleur de peau ce soir-là, tu me fais frissonner rien qu’en me parlant. Je n’ai pas envie de me lever, de quitter la chaleur de tes bras, de décoller mes mains de ta peau, mais j’acquiesce.

Je me retrouve debout devant toi, totalement nue, et subitement la lumière du salon m’agresse, trop crue, trop impudique. Je ne suis pas excessivement gênée, mais j’ai une pensée et une inquiétude pour le regard que tu poseras sur moi. J’avance de quelques pas vers le couloir, indécise, puis jette un regard en arrière en quête de réconfort. Tu es déjà derrière moi, je sens tes yeux tomber sur mes reins, et ta main frôle mon dos pour me guider et m’inviter à avancer. God, pourquoi est-ce que tu me fais cet effet-là ? Te sentir ainsi derrière moi éveille à nouveau mes sens, et une pensée fugace s’insinue dans ma tête. Ton souffle sur ma nuque, tes mains qui se poseront sur mes hanches, ton corps qui se plaquera contre le mien alors que je ne pourrai pas le voir… Nouvelle vague de désir, sourde, subtile.

J’arrive dans la chambre, totalement intimidée par cette pensée absurde que je pénètre un peu plus loin dans ton intimité, dans ta vie. Me retrouver avec toi, dans la chaleur des draps, l’un comme l’autre cherchant le contact et les bras de l’autre, me procure une sensation indistincte de gêne mêlée de confiance en moi. Je me sens acceptée, désirée. Je te caresse, partout, tout le temps. Je te regarde aussi. Je me souviens de cette anecdotique pensée que j’ai eu en voyant ma main, si blanche, sur ta peau que la pénombre rendait plus sombre encore. Ma main posée sur ton ventre, y dessinant une trace de lumière. J’ai trouvée cette image très belle, poétique. Je me suis perdue un instant dans ton regard, et tu m’as demandé ce qu’il y avait. Bref hochement de tête de dénégation. Je ne crois pas même être capable de te répondre, mais ça n’a aucune importance. Je caresse ton visage, geste de tendresse plus que de sensualité, et je t’embrasse une nouvelle fois en t’attirant à moi. Mes mains s’égarent à nouveau sur ton corps, je palpe et effleure ta peau, parfois plus rugueuse, parfois infiniment douce. Puis un geste maladroit, mon poignet entre en contact avec ton sexe toujours fièrement dressé, et un frisson m’électrise. L’instinct parle avant la tête, et je plonge pour y poser mes lèvres à nouveau, pour le goûter. Je t’entends vaguement me traiter de gourmande, j’ignore le sarcasme. Ta main a rejoint ma nuque, dieu que j’adore la sentir comme ça, posée, légère, mais directive. Encore une fois tout n’est pas parfait, mais je m’applique, je laisse parler mon corps, et j’écoute le tien. Je pense que tu apprécies ce que je fais, alors je continue, j’adapte mes gestes et mes caresses à tes soupirs, à ton corps qui se tend par moments, aux pressions de tes doigts sur mon cou.

Tu finis par m’appeler une fois encore « Viens, ma puce. Embrasse-moi » et je me porte à ta hauteur, cette fois pour t’embrasser avec la passion qui reflète à la perfection mon humeur et l’excitation que cette invitation vient de produire. Ma main refuse de quitter le membre encore humide, je te masse et te caresse, prolongeant le va-et-vient que ma bouche a abandonné. Tu frissonnes. J’ai envie de tirer, de l’attirer à moi, de te forcer à me prendre. Je recule de quelques centimètres, tu t’approches, tu te plaques contre moi, reste fermement serré contre mon corps. Je ne sais plus qui de nous deux a initié le mouvement, mais je bascule sur le dos, je sens ta cuisse glissée entre les miennes et tes mains qui rejoignent mes poignets. Je me cambre légèrement, je cherche le contact de ton ventre, mais tu esquives ma tentative, ta bouche recommence à descendre le long de mon corps. Tu t’attaques à l’un de mes seins, entourant le téton du bout de ta langue, le titillant, le mordillant, alors que ta main a rejoint le second et le serre, le caresse. Tu m’arraches ainsi quelques nouveaux gémissements, faibles, mais tu n’hésites pas à poursuivre ta descente. Je sens ta bouche sur mon ventre, léger moment de gêne, mais tu ne t’y attardes pas, et bientôt je sens ton souffle au creux de mes cuisses. Je soupire longuement, je ne sais plus ce que je veux, instinctivement mes cuisses s’écartent, répondant à la proximité de ta bouche. Je te regarde, stressée, puis tes doigts me font sursauter. Tu viens de poser la main au creux de ma cuisse, et je sens tes ongles frôler mes lèvres, deux de tes doigts tout près de l’entrée. Alors je me rappelle, et je secoue vivement la tête. C’est pas ça que je veux, plus maintenant. Ta langue, tes doigts… ça ne me suffit plus. Je te tends les bras, je te supplie du regard, je bouge pour me soustraire à l’approche de ta bouche.

S’il te plait… viens…

Un demi sourire éclaire furtivement ton visage, tu as l’air d’humeur joueuse, pas aussi pressé que moi, c’est délicieusement insupportable. Tu finis par répondre aux assauts répétés de mes mains sur tes épaules et tu remontes sur moi, t’installe à la place qui semble la tienne, allongé sur mon corps, le bassin calé entre mes jambes, le visage à seulement quelques centimètres du mien. Mon corps bouillonne, tu viens me murmurer à l’oreille d’un air amusé « Qu’est-ce que tu veux ? », je secoue vivement la tête, je ne veux pas te répondre. Je te sens serré contre mon bas-ventre. Ta bouche me distrait, joue avec mon oreille, mon cou, glisse sur ma joue, au coin de mes lèvres. Je sens ta main glisser entre nous, puis ton sexe qui se présente à l’entrée du mien. Je me tends vers toi, fébrile, je halète littéralement. Tu n’entres pas, tu me frôles à peine. Tu te dérobes quand je veux t’embrasser. J’ai envie de crier, de te supplier, et puis tout à coup, la délivrance. Je retiens mon souffle, tu te glisses en moi, lentement, avec précision. Profondément. Je me sens me refermer autour de toi, t’attirer au plus profond de mon ventre. Je ressens avec une clarté éblouissante le moindre contact, et cet emboîtement parfait. Le concept de « compatibilité sexuelle » me frappe l’espace d’une seconde tant je me sens comblée par cette intrusion.

Même si je n’étais pas en état d’y réfléchir sur le moment, cet instant, ce millième de seconde au cours duquel, pour la toute première fois, je t’ai senti en moi a signé l’apogée de ma vie sexuelle, le seul moment où mon corps, ma tête et mon cœur ont été en adéquation, où il n’y avait plus de place pour le moindre doute. Seulement deux personnes, dans une grande bulle de désir et de plaisir.

Mes mains trouvent leur place sur tes bras, je sens tes muscles bandés sous mes doigts, sensation étrange, irréelle tant tous mes sens se concentrent… plus bas. Et je bouge doucement, cherchant instinctivement à provoquer les premiers frottements de nos ébats. Tes premiers va-et-vient déclenchent immédiatement une marée de plaisir que seul cet état d’excitation a pu rendre possible. Je ne sais pas ce que tu ressens, et je m’en fous, j’arrive plus à réfléchir, tout ce que je veux c’est que tu continues, que tu accélères. Ton état semble similaire au mien, tes gestes sont amples et irréguliers. Parfois tu te retires, et le vide se fait immédiatement sentir en moi, et la frustration laisse place à un plaisir encore plus grand quand tu entres à nouveau sans une hésitation. Je t’accompagne tant bien que mal, je me tends vers toi, mais je me fatigue plus vite que toi, je m’essouffle. Quand tu te redresses entre mes cuisses et soulève mes jambes pour pouvoir poursuivre tes mouvements, soulagement, excitation. De nouvelles sensations aussi, l’angle de pénétration est différent et je te sens plus fort contre les parois de mon sexe. Le frottement de ton gland sur cette zone à chaque va-et-vient m’arrache littéralement des cris de plaisir. La vue de ton corps dans la pénombre, qui me domine, tes yeux qui fixent nos sexes qui s’entrechoquent, puis remontent vers mon visage, balayant mon corps entier du regard ; tes mains qui serrent trop fort mes cuisses, prennent appui sur mon ventre par moment pour finalement revenir à mes jambes, cherchant la meilleure prise, ton bassin qui vient frapper avec plus de force le mien, tes mouvements qui s’intensifient, accélèrent enfin… j’ai envie de jouir, envie de me laisser aller, de m’abandonner, mais non. Pas encore. Je savoure ces vagues si particulières de plaisir, qui remontent du creux de mon ventre jusqu’à la moindre extrémité de mon corps, douces et cajoleuses, vagues calmes avant le tsunami dont je pressens l’intensité. Puis soudain à nouveau, le vide. Tu t’es retiré, je te regarde, je comprends pas. Je te veux. Une pression de ta main et tu fais basculer mes jambes sur le côté. Je te jette un nouveau regard, puis je réalise. Un long gémissement m’échappe, je sais que je ne te résisterai pas longtemps, dans cette position.

Je m’installe à quatre pattes devant toi, tu ne cesses de me caresser puis viens te plaquer contre mes fesses, exactement comme j’imaginais que tu allais le faire. Tu te frottes légèrement, je te sens dur et palpitant contre moi, trempée. Je me penche un peu plus en avant, prenant appui sur mes coudes plutôt que sur mes mains. Pure invitation. Tu joues avec moi, fourbe, alors que tout ce que j’aimerais c’est que tu combles ce vide que tu as laissé. Tu viens frotter ton gland entre mes fesses, et je halète de nouveau, dans l’attente de ce que tu vas faire, cette nouvelle envie, immense, se battant furieusement avec les sensations de mon sexe qui te cherche et t’appelle. Tu redescends finalement, et je sens avec précision mes lèvres s’écarter alors que tu me pénètres une nouvelle fois, d’un seul geste, direct, venant te caler au plus profond de mon ventre, taper à l’intérieur, tout au fond. Cette sensation nouvelle m’arrache un cri ainsi qu’un violent frisson. Tu recommences, à plusieurs reprises, et j’ouvre de grands yeux, mes bras se mettent à trembler, mes deux mains se crispent sur le drap. Ton bassin qui claque contre mes fesses, tes mains qui s’accrochent à mes hanches, mon sexe qui se contracte sur le tien… tout ça, c’est rien à côté des sursauts de plaisir à chaque à-coup, à chaque fois que je te sens, intrusif, taper à l’intérieur.

C’est tellement vulgaire, dit comme ça… À ce moment-là, ni toi ni moi ne nous en rendons compte, ne l’imaginons, mais c’est cette pensée, le souvenir de cette unique sensation qui m’a le plus troublée pendant les mois qui ont suivi, qui ont pu provoquer en moi ce désir si particulier chaque fois que je me rappelais de nos ébats, même involontairement, pensée fugace à mon esprit. N’importe quand, n’importe où, dans la chaleur de mon lit comme sur la dureté d’un siège d’amphi… toujours ce frisson, les petits spasmes au creux du ventre, et l’inondation, juste un peu plus bas. Ça a été puissant, intense, involontaire. Gênant. Troublant.

Je ne cherche même plus à lutter. J’ai vaguement conscience d’être outrageusement bruyante et agitée. Tes gestes sont plus brutaux, rapides, profonds. Tu te penches sur moi, frôles mon dos de ton souffle. Je sens ta main droite rejoindre ma hanche gauche, passer sur mes reins, brûlante. Tu me rappelles ta présence, ta réalité… pourtant à ce moment, j’ai l’impression que mon corps tout entier ne se résume qu’à cette infime partie de moi, cette zone qui encaisse les coups de buttoir l’un après l’autre, qui semble gonfler en moi jusqu’à exploser. Je jouis encore une fois, brutalement, libération de tant de désir et de tensions accumulés ces derniers mois. C’est une immense vague de chaleur qui me submerge. Je cherche me plaquer contre toi pour que tu restes profondément ancré en moi, mais je crois que cette fois, l’orgasme est passé inaperçu, au milieu de cris et contractions de plaisir déjà soutenus.

C’était un de ceux qui ne signent pas l’arrêt obligatoire des ébats mais au contraire les prolonge, le même genre d’orgasme que je suis capable de me donner seule, en pensant à toi, qui une fois passé me donne comme un sentiment d’incomplet, de « pas assez ». C’est donc avec joie, et une certaine gêne également, de me sentir si « gourmande », que je te sens continuer, de longues minutes encore. Tu bouges parfois, modifiant imperceptiblement l’angle avec lequel tu te glisses en moi, provoquant d’étranges sursauts de surprise mêlée de plaisir.

Une nouvelle perception subitement, contact humide de tes doigts entre mes fesses. Je voudrais me retourner, te regarder, te laisser lire à quel point ce que tu fais m’excite et me donne envie, avant même que tu n’aies ouvert les hostilités, mais ton autre main appuie sur mes reins, me maintient cambrée, à ta merci.

Ton va-et-vient devient plus lent et sensuel, je ressens cette ondulation de ton corps qui s’approche et s’écarte du mien, danse fiévreuse de la chair, à mesure que tes doigts s’aventurent. Un seul d’abord, qui prend son temps, s’y frotte, s’y glisse, parcoure l’ouverture et la dilate progressivement. Je me concentre avec toi, le corps frémissant encore sous l’effet de cet orgasme, mes gémissements se faisant plus plaintifs et supplicateurs. Puis un deuxième doigt, qui se fait plus pressant et entre plus profondément. Tu commences un rapide mouvement avec tes doigts, préparation agréable mais inutile tant je me sens prête à te recevoir. Je redécouvre cette sensation, et une idée me frappe au moment où, enfin, ton sexe se présente à l’entrée : tu vas me faire mal. Et tellement de bien à la fois.

Commence une lente et douloureuse pénétration. Aussi intense que notre rencontre, tu forces mes défenses et entres malgré elles. Je sursaute et me dérobe, te lance un avertissement, une supplique : « Doucement. ». Tu t’arrêtes, puis reprends ta lente avancée, déterminé. Je sens littéralement mon corps s’ouvrir pour t’accueillir, et puis d’un coup, un tout petit à-coup plus brutal que les autres, le muscle t’a accepté et tu es passé. Je te sens profondément fiché en moi, je sens ton ventre contre mes fesses, tes mains qui les écartent. Je me sens hyper serrée autour de toi, et je sais que tout ce qui va suivre sera inégalable en terme de sensations. Tu me connais, tu sais à quel point cette pratique heurte mes sens, me fait chavirer tant j’y suis sensible. Tes premiers allers-retours semblent hésitants, lents et profonds. La douleur est plus sourde, et le plaisir… il me secoue littéralement à chacun de tes mouvements, j’adore ce que tu me fais et ma voix doit te l’indiquer très clairement, je mets quelques secondes à réaliser que je crie réellement de plaisir. Par moment je sens très distinctement tes mains, contact apaisant dans mon dos, frissonnant et fiévreux. Plusieurs fois tu te penches sur moi pour embrasser une épaule, ou le creux de ma colonne vertébrale. Mon corps tout entier se crispe chaque fois que tu sors presque pour t’enfoncer à nouveau d’un grand coup, brutalement. Tu accélères d’un coup et je serre l’oreiller de toutes mes forces, mes cris s’y perdent. Je sens mon propre corps bousculé par les coups frappés régulièrement en moi, mais également par cette force qui me pousse à t’accompagner, à claquer contre ton bassin pour te sentir aller plus profondément encore, pour te pousser à accélérer, encore et encore. Et… non… Encore ? Je me sens partir, jouir, surprise cette fois tant la transition est brutale. Mon clitoris me brûle et j’ai l’impression de ruisseler tant mon sexe serait prêt à te reprendre. J’ai cette pensée absurde que ça ne peut pas être un nouvel orgasme, mais que c’est simplement le prolongement du précédent. Les sensations sont plus… douces, profondes. Je sens le plaisir « grésiller » en moi, comme une mèche de cheveux approchée trop près d’une bougie, qui se consume sans brûler. Le grésillement part en vagues successives de chacun de tes mouvements et monte en moi à toute vitesse, longtemps, assauts répétés jusqu’à l’ultime secousse, très brève, qui me terrasse. Je m’affaisse contre l’oreiller, le visage enfoui dedans, le souffle court, tremblante, de plaisir autant que de fatigue musculaire, les larmes aux yeux, les nerfs à fleur de peau. Je cesse mes efforts pour accompagner tes va-et-vient, simple réceptacle que tu pénètres encore et encore, que tu tiens entre tes mains crispées sur mes fesses. Il ne me vient même pas à l’idée de te signaler que j’en ai eu assez, que tu peux t’arrêter. Je suis totalement ailleurs, je te sens aller et venir, taper profondément, et outrepasser les limites du plaisir, le poussant toujours plus loin.

Je ne sais plus combien de temps s’est écoulé avant que tu te poses sur moi pour me souffler que tu n’étais « plus très en forme » et que tu me proposes une douche avant de « remettre ça ». Je suis pas vraiment en état pour « plus tard », mais j’acquiesce vivement, sans vraiment savoir à quoi je dis oui. J’ai l’impression d’être en même temps là, et à des kilomètres au dessus. Je n’ai pas envie de bouger, pas envie de quitter la chaleur du lit, et pas envie de me débarrasser si vite des marques que tu as laissées sur moi. Ta chaleur, ton odeur. Mais une douche ensemble… je suis curieuse.

Je me lève, le corps encore vibrant, les jambes tremblantes. Je me sens bizarre, tout me paraît… embrumé. Une fois encore, la lumière est agressive, dans le couloir puis la salle de bain. Et à nouveau cette impression que je pénètre plus profondément dans ta vie, en observant silencieusement cette nouvelle pièce, les objets éparpillés autour de moi, et en te regardant effectuer ces gestes du quotidien. La vérité, c’est que je suis littéralement épuisée, vidée. Je suis très peu réceptive à tes attouchements, à ton sourire moqueur. Adossée contre le mur, je me perds dans ta contemplation, je laisse mes yeux aller et venir sur ton corps, qui s’offre en spectacle sous la lumière. L’eau qui s’écoule le long de ton corps, tes mains qui frottent ta peau, les miennes qui les rejoignent par moment. Je « mate », ouais, sans gêne, sans me cacher, tu te moques de moi et je m’en fous, je profite. Et il me semble qu’on s’est directement remis au lit après ça. Que ça a été la seule nuit de nos quelques jours ensemble, ou tu as été vraiment à 100% avec moi, pour moi. J’ai aimé l’invitation de tes bras à venir m’y blottir, nos jambes et nos mains s’entrelaçant et se mêlant. Découvrir ce contact et ces caresses, débarrassée du désir et de l’excitation qui avaient qualifié nos premiers échanges a été également assez intense. Tout dans le calme et la tendresse. On s’est très peu parlé, beaucoup regardé, beaucoup embrassés. Je ne sais plus qui s’est endormi le premier, mais on est restés enlacés comme ça, longtemps.

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totalement sensuel et excitant

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