Ce texte est très important pour moi, et spécial aussi. C’est le récit d’une première fois, avec une personne que j’aime et ai aimée très très fort dès le premier jour. Egalement le récit de la première fois qu’un homme m’a donné un orgasme, m’a démontré que « quelqu’un d’autre » (que moi-même) était capable de me faire jouir, de me mener si loin que je puisse lâcher prise et perdre le contrôle.
Invitation. Choc. Un coup de speed, puis le voyage.
Stress. Appréhension. Inquiétude. Désir. Curiosité. Peur. Attente.
Hésitation.
Jusqu’à la dernière minute tu as poussé ce sentiment d’attente et d’inquiétude, je t’ai attendu, seule à la gare dans la pénombre. Puis, nous y voilà. Tu t’approches de moi, tu me conduis à la voiture, courbes et démarche nonchalante dans l’obscurité. Soudainement muette, je me tiens tranquille, je t’observe en coin. Le voyage a laissé le temps à mon esprit de s’égarer et déjà, le trouble affleure. Mon cerveau analyse le moindre de tes gestes.
Tes mains sur le volant.
Tu m’indiques quelque chose. Bref regard à l’extérieur. Ton visage apparaît dans mon champs de vision, entre la vitre et ce que tu veux me montrer.
Ta bouche.
Le paysage est la dernière chose qui m’importe, le sens même de tes mots se perd et n’atteint que la périphérie de mes pensées. Léger vertige, je suis impressionnée par l’imprévisibilité et l’intensité de mes émotions.
Arrivée. Le premier contact avec ton environnement me distrait un moment, je resitue ces morceaux de lieux que j’ai déjà aperçus en photo. Ils sont là tous les deux. Lui, calme, beau, fier, se contente de se faire connaître. Elle, joueuse, câline, minaude pour un peu d’attention.
Un moment pour se poser, discuter, observer. Toujours, ta bouche, tes mains, presque à ma portée. Ton corps qui se devine, ta posture, ton visage, ta voix surtout. Contre toute attente, tu me plais, beaucoup. J’aime ces moments où, observant quelqu’un, on réalise que si on ne pose pas la main sur sa peau, tout de suite, on le regrettera peut-être pendant des mois.
Enfin. Une approche, une invitation. Le charme d’une première fois. Premiers effleurements. Nous gardons d’abord nos distances, étendus face à face. Nos mains s’entremêlent sur leurs fourrures. Jaloux, ils profitent de ce moment de partage et de découverte. J’ai cette envie irrépressible de me rapprocher, impatiente. Je frôle ton ventre au passage. Tes bras, tes flancs… Je me souviens avoir pensé à ce moment là à la consistance et à la réalité de ton corps sous mes doigts, après l’avoir désiré si longtemps alors que mes mains ne se refermaient que sur le vide. Sensation étrange.
Le temps s’arrête lorsque, me prenant par surprise, ta main effleure mon visage, se pose sur mon cou. Tu t’approches, sûr de toi. La confiance te donne un charme fou. La seule marque olfactive que je perçois m’évoque une sortie de douche, chaude, humide, parfumée. L’image de ton corps nu se glisse insidieusement dans ma tête, mon esprit s’emballe, le contrôle m’échappe. Nos lèvres entrent en contact, et déjà ma main cherche ta peau, d’instinct, parcourant ta taille, soulevant ta chemise. Mon corps te reconnaît, te cherche. Ses réactions sont violentes, brûlantes, et me paraissent à la fois tellement naturelles. Bizarrement, je ne ressens aucune gêne, aucune honte. Je te veux. Entièrement.
Je me tends vers toi alors que ta langue vient à la rencontre de la mienne. Je goûte à ce baiser, doux, curieuse exploration mêlée de caresses. Et je m’étonne de la tendresse dans tes gestes, la douceur de ta langue sur la mienne, la chaleur de ta main dans mon cou. Cela dit, si le trouble est né de cet échange, ce n’est qu’un instant plus tard que je me suis perdue.
Nos regards se sont croisés, directement, sans détour. Je n’ai jamais réellement songé à ce que l’on peut lire dans les yeux de quelqu’un, alors, même aujourd’hui avec un peu de recul, je ne saurais pas dire ce que j’y ai perçu qui m’a fait me sentir à ce point vivante et à ma place.
Mais à ce moment, j’ai su. J’ai su que, aussi pauvre cadeau qu’il soit, mon corps t’appartenait, depuis la première fois que tu l’as réclamé, près d’un an et demi auparavant. J’ai réalisé à ce moment que je lâchais prise, totalement et sans concessions - moi, d’ordinaire si prudente, méfiante, réfléchie - les dernières bribes de maîtrise s’effilochant entre tes doigts, trop réels sur ma peau.
Ta main est descendue le long de ma gorge alors que les miennes remontaient dans ton dos. Ta bouche s’approche de mon cou, tu me cherches, tu joues. Tes mains, très vite, cherchent ma peau, caresse brûlante et sensuelle sur mon corps, mon dos, mes flancs, mes hanches, puis sur mon ventre lorsque je retire mon tee-shirt. Je me bats contre ta chemise qui me gêne, tellement. Mes gestes sont maladroits, pressés.
Enfin, ton ventre contre le mien, mes mains l’ayant quitté avec regrets. Tu me connais, tu sais quels sont mes points faibles. Ta bouche s’égare à nouveau dans mon cou, ma gorge, suit la ligne de mon soutien-gorge, puis remonte. Tes bras me serrent, fort, et pourtant jamais assez fort. Contact brûlant de ta paume dans mon dos. Tu m’embrasses une nouvelle fois, je suis perdue, tes mains sont partout à la fois, et avec elles, tes yeux, ton regard qui me couvre. Tu me regardes autant que tu me touches, tu me parles aussi, et ta voix me fait vibrer.
L’attache du soutien-gorge saute sous tes doigts, d’un seul geste, expert. Je souris, frissonne. C’est toujours quelque chose, lorsque pour la première fois, mon corps se dévoile.
Tu te serres contre moi, tes mains vagabondent. Mes fesses, mes cuisses, à travers le tissu, encombrant. Je goûte la saveur d’une excitation partagée. Je te sens, sur moi, contre ma cuisse, et ma respiration s’emballe, brusquement. Tu le réalises, m’adresses un sourire moqueur sous lequel je sens tout de même le désir poindre.
C’est ta main qui guide la mienne sur ton corps, l’amenant à ton bas-ventre alors que la tienne passe sous mes vêtements.
Un premier effleurement.
Un premier gémissement.
De longues vagues de désir m’inondent et tu le sens sous tes doigts qui déjà ont pris le contrôle de… tout. Mon souffle, ma voix, que seuls tes baisers calment par instant ; mon corps qui se tend et se cambre, mon ventre qui me brûle, mon clitoris, gonflé, sensible. Ton pantalon me gêne. Râle de frustration parmi les halètements.
Enfin.
Nous nous retrouvons nus tous les deux.
Enfin.
Ma main se referme sur le membre, serré contre ma cuisse.
Ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas posé la main sur moi, dans l’attente d’une réponse des miennes. Je devrais me sentir gauche et maladroite, comme je l’ai toujours été, comme je le suis sûrement encore à ce moment. Mais non. J’ai confiance en toi, une confiance sans bornes, comme jamais aucun homme ne m’a inspirée. Tu ne me jugeras pas. Tu m’aideras. Ton regard ne ment pas.
Je découvre et redécouvre ces sensations restées trop longtemps enfouies. Je me sens faite pour ça, te toucher et être touchée en retour. Ta main a retrouvé le chemin de mon intimité, tes doigts viennent s’y tremper puis reprennent leur doux massage. Ton souffle dans mon cou me fait perdre la tête, l’excitation éclate comme une petite bulle, laissant place au plaisir qui m’arrache de petits gémissements plaintifs, que je ne cherche plus à retenir.
J’ai du mal à quitter des yeux le membre brûlant dans ma main qui le caresse, le serre, imprimant un mouvement de va-et-vient plus qu’imprécis tant il m’est impossible de me concentrer pour bien faire. Il est tellement parfait… Sa longueur, son épaisseur, sa cambrure, sa couleur, la texture de ta peau, sa chaleur, et cette envie qui me met l’eau à la bouche… ces frissons de désir qui m’arrachent des grognements.
Je te veux.
Ton corps repose à moitié sur le mien, j’y découvre une sensualité inattendue. La chaleur et la douceur de tes gestes m’étonnent une nouvelle fois. Tes doigts s’activent, et j’arrête de penser, d’observer, d’être. Le plaisir monte, inexorable, puissant. Chaque fois que tes doigts descendent à l’entrée de mon sexe, je brûle d’envie de te supplier.
Prends-moi. Pitié. Prends-moi.
Je te veux, je sens les contractions en moi, ouverte, prête. Le désir de pénétration occupe toutes mes pensées à présent, je fantasme autant que je profite de l’instant, assumant la frustration laissée par tes doigts quand au contraire ils s’éloignent sans venir combler le vide qu’ils viennent de créer. C’est rapide, c’est trop rapide. Je crie. Tes doigts me font sursauter à chaque passage sur mon clitoris. J’enfouis mon visage dans ton cou, et c’est le goût de ta peau sous ma langue qui aura raison de moi. Je jouis sans retenue, le corps entier vibrant, de longues vagues de plaisir remontant du bout de ton index jusqu’à ma poitrine, explosant en moi comme une myriade d’étincelles.
Je me blottis contre toi quelques instants, le souffle court. Tes bras ont retrouvé leur place autour de moi, tu me cajoles, me caresses. Tu ne le sais pas encore, mais c’est la première fois, la toute première fois qu’un homme me fait jouir.
Je cherche ta bouche à nouveau, le souffle court.
Embrasse-moi, encore, et encore.
Nos baisers gagnent en intensité, ta main s’attarde sur mes seins, les frôle, puis les serre. Fort, trop fort. Délicieusement trop fort. Se réveille en moi le désir le plus clair que j’ai ressenti jusque là. Pénétration.
Je baisse les yeux, tu es là, tendu et chaud contre mon ventre. Ma bouche parcoure tes épaules, trace une ligne de baisers sur ton torse. Tu es sur le dos à présent, nos gestes sont fluides, naturels. C’est d’un accord tacite que je te sens me guider, ta main très légère sur ma nuque, dans mes cheveux. J’atteins ton ventre. Combien de fois j’ai rêvé de ce moment ? Combien je me serais damnée pour le droit d’effleurer de la langue la peau souple et soyeuse de ton ventre ? Je le dévore littéralement, papillonnement de baisers humides. Je respire fort, et longuement, je laisse mon visage caresser ta peau.
Progressivement, ma main est remontée du genou jusqu’à l’aine, caressant l’intérieur de ta cuisse avec douceur, ma main se faisant plus pressante, plus tremblante aussi, à mesure qu’elle approche. Je caresse tes fesses, puis à nouveau ta cuisse. J’aime ce moment, où l’attente se transforme en impatience, où ma bouche quitte ton ventre alors que je viens à Sa rencontre. Mon clitoris palpite encore, du plaisir retombé ayant vite laissé place à une excitation, un désir, purs.
Je te découvre, je prends mon temps. Ma main quitte ta cuisse et se pose avec douceur sur tes testicules, les englobe, les masse de la paume. Un peu plus haut, je laisse le membre - parfait - entrer en contact avec mon visage, mes joues, mon menton, mes lèvres. Je l’observe aussi, cette couleur si particulière, la forme de ton gland qui ne m’est pas coutumière, le grain de beauté le plus visible à la surface de ta peau, et jusqu’à la base de poils, virile, sur lesquels je promène mes doigts, mes lèvres. J’aime sa chaleur, sa douceur. Sa raideur. Je me sens rougir à cette idée et tente vainement de retenir un gémissement d’envie alors que mon corps réagit violemment, dans une nouvelle inondation. Je crois qu’à ce moment, les mots ont dépassé ma pensée et m’ont échappé, sans gêne, sans pudeur, sincères : « J’ai envie de toi ».
Là encore, aucune trace de mon habituelle appréhension face à cette pratique malgré la réflexion que je me suis faite, à savoir que tu étais sacrément bien membré. Ça se passera comme ça doit se passer. J’en ai envie. Pas seulement pour te faire plaisir, mais parce que le membre m’attire, m’excite. Je l’embrasse longuement, puis le parcours du bout de la langue, longtemps, goûtant chaque centimètre carré de ta peau. Je pose finalement mes lèvres sur ton gland, y frottant ma langue avec application tout en te laissant entrer. Le goût tant que la sensation m’étourdissent tellement je te désire.
Je te sens frémir, et je lève les yeux vers toi, interloquée, comme si je me souvenais subitement de ta présence. Je réalise ce que je fais, où je suis. Ta main dans mes cheveux les empêche de tomber devant mon visage et tu me laisses faire, découvrir. Tu me guides de la voix, tu m’expliques, m’encourages, me rassures. Ça me surprend énormément, me touche et me réconforte.