Décembre 2022 : Match amical

Pour vous donner quelques mots de contexte, le texte que je vais vous partager a été écrit pour quelqu’un avec qui j’ai eu une relation très très forte en terme de sentiments et de compatibilité sexuelle et affective. C’est un texte que j’ai écrit pour lui, dont la première partie raconte la soirée de plaisir solitaire qui m’a menée à la seconde partie, le récit détaillé d’un fantasme qui nous met en scène tous les deux, accompagnés de l’un de nos amis communs que nous avons déjà une ou deux fois inclus dans nos moments intimes. Tous les deux sont très différents, et assez complémentaires dans l’intimité. L’un, discret, toujours dans le contrôle et la réflexion, intense, mais une âme difficile à pénétrer. L’autre, léger, naturel, accessible, spontané, très expressif et communicatif, plus facilement dans le lâcher-prise et l’abandon.

J’ai eu envie de vous le partager, parce que j’ai adoré l’écrire autant que le vivre, et que je suis plutôt fière du résultat ! Je vous met en premier l’original de la première partie, que j’ai écrite en anglais, parce que je trouve cette version un peu plus authentique, plus… viscérale. Mais je vous ai fait la traduction juste après pour les gens qui sont plus à l’aise avec le français. La seconde partie avait déjà été rédigée en français. Le texte est un peu moins soft que ce que je vous ai écrit jusqu’ici je pense. Guidé par l’excitation et le désir, plutôt que par l’amour des mots et de la plume.

Je suis hypersensible. Et quand mes barrières tombent, quand la confiance règne et me libère, tout ce que je fais, vis, ressens, s’exprime avec une intensité qui peut rendre ces moments… extraordinaires. De ce fait, comme d’habitude, c’est un texte qui ne parle pas que de sexe, mais qui sur fond d’authenticité mêle émotions, sensibilité, sentiments, attirance, affection, atmosphère, souvenirs, désirs, fantasmes, réalité, pouvoir, animalité, féminité, vulnérabilité, humanité, jouissance…

(Coquinaute version) 2022-12-11 - Match amical

C’est un lien Google Doc pour un document en .pdf parce que le texte est assez long, mais c’est safe ! Il y a deux photos soft (poitrine) dans le doc. Si c’est compliqué à lire ou autre ou que vous n’avez pas confiance, je recopierai ici, pas de soucis.

Traduction de la première partie (c’est la partie en bleu au début du .pdf) :

Chaque fois que je découvre quelque chose de nouveau, en matière de sexe, ou quelque chose de plus intense que d’habitude, venir partager l’expérience avec toi est le premier réflexe que j’ai une fois que c’est terminé. C’est même carrément devenu une partie du fantasme, parce que pendant que les scènes défilent dans ma tête, j’ai tendance à imaginer comment je te les raconterais de sorte à ce que tu perçoives, de la façon la plus fidèle possible, ce que je ressens et ce à quoi je suis en train de penser sur le moment.

Ne plus m’autoriser à le faire m’attristerait vraiment. Du coup, je vais suivre mon instinct, ce soir, alors que la dopamine circule encore dans mes veines, et je vais de ce fait rompre la promesse que je t’ai fait de te laisser tranquille. Je suis sûre que tu ne m’en voudras pas pour ça. Je sais que j’ai facilement tendance me diriger vers le sexe et les discussion coquines comme façon de gérer nos ruptures, et que ça ressemble à de la manipulation. Mais cette fois c’est pas ça du tout. C’était imprévu et spontané. Peut-être que tu ne devrais pas lire ça si tu es fâché contre moi.

Comme tu le sais sûrement déjà, ma sexualité est principalement « reactive », ce qui signifie que j’ai naturellement très peu d’intérêt pour le sexe, à moins d’être provoquée (par quelqu’un ou quelque chose), ce qui peut me transformer en une gourmande affamée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. En gros, c’est tout ou rien. Soit je suis blasée et je n’y pense même pas, soit quelque chose m’a titillée et j’en ai tellement envie que chacun de mes sens peut être stimulé par le moindre petit truc.

Donc. Je ne sais pas si tu sais comment fonctionnent mes moments solo : je n’utilise quasiment jamais mes doigts, et je ne joues plus trop avec de simples godes. En d’autres termes : plus de pénétration. Je me contente d’orgasmes rapides avec un vibro sur le clito et une vidéo porno sans grand intérêt, pour… disons, de petits moments d’un plaisir purement mécanique. C’est pour ça qu’en général, si je ne suis pas spécialement en train de flirter ou « sexter » avec quelqu’un qui me plait vraiment, les stimulations du vibro ne provoquent quasiment jamais de grande excitation ni de fantasmes. Mon corps se réchauffe, mais mon esprit reste froid et blasé. C’est triste, mais réel.

Il y a pourtant ces moments, que tu connais bien depuis qu’on a partagé tant de moments d’intimité, où mes émotions deviennent trop fortes et prennent le contrôle. À ce moment-là, il n’y a plus qu’une chose que je veux : être remplie. Et je n’accepterai pas un « non » comme réponse. Je veux ressentir ça. Tout de suite.

J’ai profité du Black Friday pour renouveler un peu ma collection. J’ai été très déçue des deux nouveaux vibros que j’ai essayés (mon clito est vraiment devenu trop peu sensible par rapport à avant…), mais olala, le nouveau dildo en verre est PARFAIT.

Chic, brillant, rouge et transparent, doux et glissant, texturé tout le long de la hampe, long et épais juste comme il faut sans en faire trop, la courbe parfaite, un gland arrondi, gonflé et réaliste…

On dirait qu’il a été fait pour moi. Tout comme toi.

La nuit dernière, je suis montée au lit avec aucune autre intention que de ranger les nouveaux jouets dans leur boîte, me réchauffer rapidement parce qu’il fait frais ici et que je suis super crevée, et m’endormir là-dessus. Mais je sais pas. Le sextoy en verre était là, beau et brillant, avec sa forme évocatrice près de ma main… je l’ai juste attrapé et touché doucement, pendant que je m’activais avec le Satisfyer au niveau de mon clito, comme d’habitude. Je voulais éprouver la texture du jouet et sa forme sous mes doigts… et tout à coup, tout ce que j’ai à l’esprit, c’est toi. Vous en fait, cette fois. La force des souvenirs m’a prise par surprise. Je me suis souvenue à quel point l’orgasme avait été intense la dernière fois, quand tu m’as touchée alors que je vous caressais tous les deux sous les couvertures…

Nous voilà arrivés à ce moment, où tout ce qui m’importe désormais est de TE sentir en moi. Je lâche prise. Puis je lâche mon téléphone (cette vidéo PornHub était nulle, de toute façon…) et je me perds dans un mélange de pensées et de souvenirs, alors que le jouet, lui, se perd en moi.

Il est tellement parfait. Sa forme est faite de sorte à ce que l’extrémité viennes appuyer directement au milieu de mon point G, et les anneaux texturés frottent les parois de mon vagin sur chaque millimètre de ce mouvement de pénétration. Je suis déjà tellement trempée que je ne m’aperçois même pas de la fraîcheur du verre.

Je ne commence pas lentement. Je n’ai pas besoin de temps pour monter. Je suis prête. Je veux le faire. Je te veux.

D’intinct, comme souvent quand je me laisse emporter par ces fantasmes de toi, je commence à murmurer à travers mon souffle troublé. Te suppliant de venir, t’appelant mon bébé, mon amour, mon cœur. Te disant que je t’aime, et que je te veux, et… s’il te plait, prends-moi fort. Et regarde-moi. Et pitié, ne t’arrête pas, je t’en supplie. Ne me laisse pas comme ça, fais-moi jouir, continue. Plus vite. Plus fort. Putain, tu fais ça tellement bien…
Et parfois un merci m’échappe. Et tu m’as manqué.

Je pense à toi si fort que je peux presque sentir tes bras me serrer fort, tes mains qui agrippent mes cuisses, ton regard sur moi. Mon esprit dérive aussi un peu vers Ed., mais je suis principalement avec toi pour le moment. Il y a cette… je sais pas. Attirance ? qui recentre systématiquement mon attention sur toi. Probablement à cause de la sensation incessante des anneaux du jouet qui frottent en moi à chaque va et viens, de plus en plus vite. Et ce gland qui survole mon point G encore et encore me fait perdre la tête, je mouille déjà les draps, je gémis, je tremble, essoufflée, super concentrée, sans cesser de te parler à haute voix.

Il ne faut pas longtemps au premier orgasme pour exploser. Pour ma défense, ça faisait quelques semaines que je n’avais pas ressenti ce genre de sensations, je suis brûlante, et mon corps est hyper sensible. Je jouis dans une éclaboussure, et je continue. Je me fiche des tâches sur les draps, je me fiche de ne pas être discrète et silencieuse, je me fiche d’être seule dans mon lit. Mon esprit est avec toi. Je suis grande ouverte, allongée sur ton canapé. Tu me prends sans te retenir, et ce premier orgasme ne te fait pas ralentir.

Tu te concentres pour me donner plus, et tu me conduis si près du prochain orgasme que mes doigts serrent fort ta peau, comme si je pouvais te forcer à rester. À te rapprocher encore. À entrer encore plus profondément. Et comme dans la plupart de mes fantasmes, c’est le moment où tu t’arrêtes. Je ne comprends pas, je te hurle ma frustration, j’essaye d’accrocher ton regard de mes yeux suppliants, je bouge et gémis désespérément pour te récupérer. Mais quelque chose change / se passe à ce moment-là. Soit tu changes de position, ou d’orifice, ou tu commences à jouer avec mon clito, ou ma poitrine, ou ma bouche… alors que je me consume d’envie pour cet orgasme interrompu, que je me sens vide, affamée, pressée.

À ce moment j’arrête de me caresser pour un petit moment. Jusqu’à ne plus pouvoir me retenir. Jusqu’à ce que mon corps ne réclame trop fort. Ce qui est génial avec les jouets en verre ou en métal, c’est qu’ils ne sont pas du tout rugueux. Je n’ai pas à me retenir pour éviter l’habituelle surchauffe ou irritation des frottements du silicone. Je n’ai pas à faire de longues pauses. Je peux continuer, aussi longtemps que mes muscles me le permettent.
… Je devrais vraiment acheter des draps de protection pour mon matelas…

Cette nuit, c’est ma bouche que tu as choisie. Mais alors que je pensais que tu m’abandonnais à mon désespoir, tu as simplement appelé, pour qu’il vienne t’aider. Et pendant que tu attrapais ma tête et commençais à utiliser ma bouche comme un fourreau pour ton épée, il est venu à moi et a poursuivi à ta place le travail que tu n’avais pas terminé.

Voilà ce qui en est ressorti. Enfin… pas l’intégralité du texte. Disons que j’ai brodé autour des éléments principaux que j’ai eu en tête cette nuit. Je sais que c’est pas aussi direct que ça ne devrait l’être, mais j’aime bien la façon que je peux avoir de créer une atmosphère, à partir de souvenirs et d’imagination, avant d’entrer dans le vif du sujet. J’ai écrit ça pour toi, mais tu peux le partager si tu veux. Ou le garder pour toi. Ça m’est égal.