Un triolet, souffle court, battement de cœur et résonance des pas sur le sol.
Je cours. Le ciel s’assombrit, le casque sur les oreilles je n’entends pas le bruissements du feuillage. Je remarque la courbe sinusoïdale de la chute. Je devine leurs cliquetis lorsqu’elles se meurent. Je les écrase au passage.
Je vois les branchages qui se resserrent autours de moi. Je traverse un couloir végétal. Le marron remplace les couleurs vives, le marron obscurcie ma pensée. Le marron m’encercle.
Je souffre de ton manque, je ferme les yeux un instant, inspire, souffle.
Le marron devient omniprésent, je me fonds dans cette masse sombre, inspire, souffle.
J’entends presque ta voix qui murmure mon prénom, inspire, souffle.
Mon corps vibre au rythme des à coup, je rebondis et file, inspire, souffle.
Tes mains sur mon corps qui vibrait comme les cordes de ta gratte, inspire, souffle.
Ton souffle sur ma nuque quand ton rythme effréné nous réunissait, inspire, souffle.
Ton image se trouble, ton sourire s’efface, mes yeux deviennent noir, inspire, souffle.
Je saute au dessus de cette flaque, mon reflet furtif, je file.
Mes pensées forment une bulle, une goutte de pluie coule sur ma peau, je file.
J’évacue la pression, j’exulte cette tension, je file.
Chacun de mes pas m’éloignent de ton souvenir, je file.
Mes muscles se tendent, je file
Je cours, je souffre, je file
Je viens de bifurquer
Tu vas me percuter
Me voilà renverser
Tout semble se colorer