Encore un de ces réveillons où Romane va trouver le temps long. Chaque année c’est le même refrain, Louis l’amène à une soirée organisée par l’une ou l’un de ses collègues de travail.
Des gens qu’elle n’apprécie pas forcément, mais comme toujours elle fait bonne figure pour sourire.
Ce 31 décembre, c’est Virginie l’hôte de ce réveillon. Il y a plus de monde que les autres années car elle a également invité des amis extérieurs à leur cercle professionnel. Cet afflux d’inconnu, n’incite pas Romane à plus s’ouvrir aux autres.
Bien au contraire, elle n’a qu’une seule chose en tête, c’est de rentrer ! Malheureusement il n’est que 21 heures, vraiment trop tôt pour convaincre Louis de partir, surtout un soir de réveillon.
Il discute et boit avec ses amis, tandis qu’elle, dans un coin du salon, est perdue dans ses pensées, créant du roulis au fond de son verre sur le rythme de la musique, à peine perceptible au vu du brouhaha dans la pièce.
Lorsqu’elle lève la tête, son regard se pose sur une femme qu’elle n’avait pas encore remarquée. Sans doute venait elle d’arriver.
Cette jeune femme est magnifique, des cheveux teintés d’argent, une bouche pulpeuse magnifiquement rouge.
Sans s’en rendre compte le cœur de Romane s’accélère au fur et à mesure qu’elle détaille les charmes de cette femme.
La robe au magnifique décolleté que porte cette créature lui va comme à une déesse.
Son cœur se pince et elle perçoit son emballement.
Que lui arrive-t-il? Jamais elle n’avait ressenti ça… enfin si, une fois, il y a 10 ans. Le jour où elle avait rencontré Louis. Cela avait été un coup de foudre !
"Mais enfin ! " se dit-elle, « Ce n’est pas ça, ce n’est pas possible d’avoir un coup de foudre à cet instant. C’est une femme qu’elle regarde ! »
Elle est gênée, a l’impression que tout le monde la dévisages. Elle se réfugie un nouveau au fond de son verre.
Ses mouvements sont plus brusques, « Calme toi, ma fille ! » se répète t-elle "Et surtout arrête de boire, tu as des réactions bizarres ce soir! "
Petit à petit elle retrouve un semblant de calme avant que la voix de Virginie la surprenne dans ses pensées.
« Tout va bien ? »
« Mais pourquoi me demande-t-elle ça ? » se demande Romane, tout en quittant du regard son verre elle répond : « Oui oui tout va très bieenn… » Elle manque d’avaler le dernier mot de sa phrase en apercevant cette sublime femme aux côtés de Virginie.
« Je te présente Élodie ! »
« Voici Romane, la compagne de Louis » dit-elle en se tournant vers celle qui se prénomme donc Élodie.
Romane troublée voit Élodie se pencher pour lui faire la bise. Perdant ses moyens, elle ne sait plus quelle joue tendre.
« Oh non déconne pas ma fille, ne provoque pas un smack par accident » supplie t’elle en son for intérieur.
Finalement tout se passe bien, les lèvres rencontrent bien les joues, un doux parfum accompagne ce moment et elle sent la peau de ses joues s’électriser aux contacts d’Élodie.
Elle vient de passer au rouge et son ventre fait un nœud, ou cela vient de plus profondément peut être.
Elle se retrouve décontenancer et honteuse de sentir ça.
« Enchantée de te rencontrer » arrive t’elle à bredouiller, "Excusez moi mais euh il faut que euh j’aille au petit coin !!! "
Et elle s’échappe précipitamment même si sa seule envie pressante n’est que de s’éloigner de cette femme qui lui tourne la tête.
Vite elle s’enferme dans les toilettes s’assoie sur la cuvette et tente de reprendre son souffle et ses esprits.
« Mon dieu que m’arrive-t-il ? »
Non elle n’arrive pas à enlever ce doux visage de son esprit, ni cette odeur et encore moins cette sensation lorsque Élodie a déposé ses lèvres sur ses joues.
Et si ses lèvres s’étaient posées sur les siennes, que ce serait-il passé.
A cette idée, elle se mord profondément la lèvre inférieure pour contrer le coup de chaud qu’elle sent monter.
Par réflexe ses jambes se serrent forts lorsque son intimité se contracte.
Elle pose sa main entre ses cuisses et se retient de la faire remonter.
Si elle avait été chez elle, elle sait bien ce qu’elle aurait fait mais là ce n’est pas possible et puis, c’est une femme qui la trouble.
Jamais durant ses plaisirs solitaires elle n’a, au grand jamais, fantasmé sur une femme.
On frappe à la porte ! C’est Virginie derrière celle-ci qui lui demande si elle va bien, car la voyant partir si précipitamment a cru qu’elle se sentait mal.
"Oui ! Oui ! Ca va ! " Répond Romane tout en tirant la chasse d’eau pour maintenir la véracité de son mensonge honteux.
S’étant bien ressaisie, elle sort et laisse la place à Virginie et s’engouffre dans la salle de bain qui est contigüe.
Se regardant dans le miroir, elle s’aperçoit que son visage et très rouge… « Heureusement vu l’alcool qui coule à flot ce soir, les gens penseront que j’ai trop bu » se dit-elle.
Elle ouvre le robinet, se penche en avant, s’asperge le visage d’un peu d’eau fraîche.
Lorsqu’elle se redresse, sa respiration et son cœur s’arrêtent un bref instant !
Son cœur reprend sur un rythme endiablé alors que sa respiration elle ne repart toujours pas.
Elle est là, juste derrière elle dans la salle de bain.
Son visage se trouve presque au dessus de son épaule, il arbore un magnifique sourire, ses lèvres pulpeuses sont d’un rouge attractif.
Elle pose son regard sur ses yeux, elle y découvre des nuances de vert, mais elle ne peut soutenir ce regard de peur de ne plus pouvoir s’en détacher.
Que fait-elle ici ? Pourquoi la porte est fermée alors qu’elle se souvient l’avoir juste repousser sans la claquer ?
Romane fait un « Bonjour » pour reprendre son souffle. Elle se dit qu’elle passe pour une cruche étant donné qu’elles se sont rencontrées il y a à peine trois minutes.
Mais rien d’autre ne lui venu à l’esprit !
« Tu es vraiment très belle ! »
Quand ces mots sortent de la bouche d’Élodie, les jambes de Romane se dérobent. Mais immédiatement deux mains se posent sur ses hanches pour la soutenir.
« As-tu trop bu ou recevoir des compliments te font toujours cet effet ? » Enchaine Elodie. « Car tes cheveux roux et tes taches de rousseurs m’inspire une myriade de compliments. »
« Non ça va merci… Non je n’ai pas trop bu enfin non non c’est pas les compliments… » Bafouille difficilement Romane
« Serait-ce moi alors qui te fait cet effet ? » demande Élodie.
Sans comprendre pourquoi, c’est un « oui » qui sort de la bouche de Romane. « Mais pourquoi vient-elle de dire ça, tu deviens folle ma pauvre fille » se crie t-elle dans la tête.
Elle sent les mains Élodie la faire pivoter sur elle-même.
Elles se retrouvent toutes les deux face-à-face, les mains toujours délicatement posées sur ses hanches, mais suffisamment fermement pour lui faire comprendre qu’il n’y a pas d’échappatoire. Mais veut elle vraiment s’échapper.
Romane n’ose lever les yeux, du coup son regard est planté dans le décolleté d’Élodie.
« Un mec aurait plongé ses yeux comme ça à profiter de la courbe de mes seins, je lui aurais mis une bonne claque ! » se dit Romane.
« Je les trouve un peu petits » lui dit Élodie, qui avait bien senti où se posait le regard de sa proie, « Je crois deviner que les tiens ont l’air très généreux. »
La chaleur empourpre les joues de Romane, qui détache son regard de cette vallée qui l’attire, afin de couper court à la conversation sur la poitrine.
Elle lève son regard juste le temps d’apercevoir le visage d’Élodie s’approcher du sien.
Alors que cette œillade se perd une fraction de seconde dans ses beaux yeux, ses paupières se ferment au moment où le contact charnel avec la bouche de cette envoutante créatures se produit sur ses lèvres.
Ce contact ne dure qu’une ou deux secondes mais il vient de lui créer un big-bang dans la tête, des frissons dans le corps, une contraction dans son intimité…
"Oh excuse moi ! " lui susurre Élodie à l’oreille " J’ai cru que tu en avais autant envie que moi ! Tu n’as pas trouvé ça agréable ? "
Romane ne sait que répondre.
Alors elle prend les devants, entrouvre sa bouche et vient poser ses lèvres sur celles d’Élodie.
Leurs langues se trouvent immédiatement et commence un délicieux ballet.
Son cerveau est en ébullition, elle sent les mains d’Élodie descendre sur ses fesses.
Les doigts de cette créature lui caressent avec douceur son petit cul et elle aime ça.
Elle se sent folle, elle se sent vivante, se sent dévergondée, se sent chienne mais elle aime ça.
Une main remonte le long de sa colonne vertébrale et lui électrise tout le corps.
En ce moment, à cet instant, elle est submergée de passion de désir et d’envie.
Elle en veut plus, son intimité réclame plus.
Leurs corps sont collés, la hanche Élodie appuie sur son intimité mais celle-ci réclame des caresses plus directes.
Romane sent l’humidité entre ses cuisses, elle n’a qu’une envie pour sa fleur, la caresse d’un doigt ou d’une langue mais obligatoirement venant d’Élodie.
Mais soudain on entend la chasse d’eau des toilettes.
Virginie va certainement arriver ici dans quelques instants. L’atterrissage est brutal dans la tête de Romane, elle repousse rapidement Elodie, bafouille une excuse et sort précipitamment de la salle de bain avant de devoir croiser Virginie.
Elle rejoint Louis dans le salon. La voyant arriver rouge avec des gouttes de sueurs perlant sur le front, il pense immédiatement qu’elle n’est pas en forme et qu’elle doit couver quelques choses.
Il lui propose de rentrer se coucher ce qu’elle ne refuse pas car si lui croit savoir que c’est pathologique, elle sait qu’elle n’a tout simplement plus envie de croiser Elodie, elle est honteuse d’avoir succombé à ce désir primaire ou bien de l’avoir abandonnée si rapidement…
Lorsqu’ils sont dehors, Romane plonge la main dans la poche de son manteau pour attraper son bonnet.
Du bout des doigts, elle sent un papier.
Discrètement elle le sort et y voit un joli cœur de dessiner suivi de 06 63 …