Ce que j’étais avant
J’ai la nonchalance du Canal du Midi, comme celle la Volga en fin d’été
J’ai la fougue des Cadets de Gascogne, autant que celle des cosaques du Don
J’ai l’âme hérétique Cathares, et l’âme mystique d’un Raspoutine
J’ai l’insouciance des Mousquetaires, comme celle des Jeunes Gardes du Tsar
J’ai le verbe haut comme de Cyrano,
Je m’emporte comme un gave sous l’effet de l’Orage, ou comme les glaces de la Neva au dégel du Printemps
J’aime avec passion les femmes comme le Vert Galant
Je brûle pour elle comme le soleil brûle les cailloux du Razès, ou les steppes de l’Asie Centrale
Je suis fragile comme la fleur de Pastel ou nos chères violettes
Je suis autant emporté que fataliste
J’aime les plaisirs comme le grand Lautrec
J’aime les parfums subtils de nos belles
Dans mon sang coule l’érotisme d’un tango de Gardel, ou d’un ballet du Bolchoï
Je suis ingérable comme les crues de la Garonne, ou de la Lena
Je suis impétueux comme un potiok ou un cheval Kirghiz
Je suis un romantique, je suis un doux rêveur
Je suis de pierre, je suis un loup
Je suis tendre, je suis un agneau
Je suis sombre comme les forêts de la taïga sibérienne
Je suis mélancolique et nostalgique comme le Boléro de Ravel, ou un roman de Tolstoï
J’aime l’amour, je fais l’amour
Je suis imparfait, je suis un inconstant
En fait je suis Moi
Car je suis à la fois slave et gascon
Ce que je suis maintenant
Simplement un amoureux des mots du plaisirs ou du plaisir par les mots