Allez… C’est reparti pour un tour !
Je vais commencer ici à republier mon récit intitulé la prison New-Yorkaise sur l’ancien forum mais avec beaucoup de modifications. De nouveaux personnages, des personnages secondaires plus présents, plus étoffés.
Donc même ceux qui l’ont déjà lu vont lire de nouvelles choses. C’est pour moi un vrai projet littéraire qui est au-delà du simple récit de cul. Je tiens à écrire quelque chose d’agréable, avec des personnages réalistes, avec des liens logiques…
Donc oui, ce récit est long et ne tombe directement dans l’érotisme… Je publierai pas régulièrement car cela dépend beaucoup de ma vitesse d’écriture qui est très variable selon ma motivation. Mais vos retours sont toujours des sources de motivation.
J’espère que cela vous plaira.
CHAPITRE 1 : L’ARRIVEE
Mercredi 22 Août
Les aéroports sont des endroits fascinants. Croiser ces milliers de gens qui vont partir aux quatre coins du monde, voir des couples se prendre dans les bras après des mois de séparation, des parents accompagnants leurs enfants prendre leur propre envol. Eric ne peut s’empêcher d’imaginer la vie des gens en observant leur visage, leurs habits. C’est son petit passe-temps lorsqu’il est en transit pour son travail et il passe de nombreuses heures dans ces grands halls d’attente. Il y a vingt ans, il a eu l’opportunité de partir vivre aux Etats-Unis pour effectuer un stage de fin d’études. Cela s’est tellement bien passé qu’il n’a jamais cessé de monter au sein de son entreprise. Aujourd’hui à quarante-cinq ans, il a totalement réussi sa vie professionnelle et gagne très, mais vraiment très bien sa vie !
Mais en ce début de journée, s’il est à l’Aéroport International JFK de New-York ce n’est pas pour voyager. Il attend une de ses plus anciennes amies venant de France. Ils s’étaient perdus de vue pour diverses raisons mais grâce à l’avènement des réseaux sociaux, ils ont pu se retrouver et reprendre contact. Cependant, il n’aurait jamais pensé qu’un jour, elle le contacterait pour lui demander une telle faveur…
Plus les minutes passent et plus Eric se sent stressé, il ne tient pas en place. Depuis son départ de France, malgré quelques retours, il n’a jamais revue Karine. Et ce malgré qu’ils échangent depuis quelques années des messages de politesse comme pour leurs anniversaires respectifs. Il se demande s’il n’a pas fait une erreur en acceptant la demande de Karine. Eric a beau avoir l’habitude de donner des conférences devant des centaines de personne, il n’arrive pas aujourd’hui à contrôler le stress qui monte en lui. Il a beau essayer les techniques de persuasion positive, il n’y arrive pas… Du haut de ses quarante-cinq ans, il fait de nombreuses heures de sport par semaine et tous les ans il court le marathon de New-York. Certes ces cheveux gris trahissent son âge pour autant il les assume facilement puisqu’il se sent mieux aujourd’hui qu’à trente ans… Et pourtant sa femme a demandé le divorce. Elle est partie en Californie avec son nouveau mari architecte. Forcément, un architecte, ça reste à la maison ! Ça ne part pas en voyage d’affaire pendant deux semaines à Dubaï. Un architecte vit dans une grande maison qu’il aurait conçu lui-même, en banlieue, au calme pour pouvoir imaginer sa prochaine conception… C’est le seul échec de sa vie ! Néanmoins, après trois ans de séparation, il admet qu’il a bien réussi son divorce. Il voit sa fille uniquement pendant les vacances ou lorsque son ex-femme a envie de se débarrasser d’elle. Mais, il doit avouer que, la situation lui convient. Finalement Eric n’a plus aucune contrainte au quotidien… Et c’est bien cela qui risque de changer à présent.
L’océan a perte de vue durant des heures a disparu pour une vue impressionnante d’une ville tentaculaire. Depuis toujours Karine a été fasciné par New York, ses gratte-ciels, ses longues avenues. Cela est tellement différent de Bordeaux, où elle a toujours vécu. Depuis le décollage et durant les six heures de vol, elle n’a pas arrêté de penser à Eric et à ce qu’elle va bien pouvoir lui dire. Quels sujets de conversation pourront-ils avoir ensemble ? Elle, simple institutrice dans une école primaire et lui, … elle n’a jamais vraiment bien compris son boulot… Elle sait que cela à avoir avec le management et la finance, qu’Eric fait parfois d’immense conférence à travers le monde qu’elle a déjà tenté de regarder sur Youtube et qu’il compte plus de 10.000 « amis » sur Facebook. Après tout, peu importe ce qui se passera puisqu’elle ne vient que pour deux semaines. Elle se souvient de la journée qui a provoqué sa venue ici. Comment elle est passée par tous les états possibles en quelques jours avec son mari Christophe, de la surprise, à la déception, à la solution « Eric ».
Cela a commencé lorsque leur fille de dix-huit ans leur a annoncé qu’elle venait d’être reçue dans une célèbre école d’art américaine. En effet, sans le dire à personne, elle avait participé à un concours européen permettant à cent jeunes de partir étudier dans cette école de prestige et elle a réussi à faire partie de ces heureux élus ! La fierté que Karine et Christophe était sans limite, le talent de leur fille est enfin reconnue à sa juste valeur. En effet, depuis le plus jeune âge, elle est passionnée de photographie et déjà remporté de nombreux concours locaux. Elle allait pouvoir partir à New York et étudier gratuitement dans l’une des écoles d’arts les plus prisées au monde… Oui mais voilà… Lucie avait mal lu les petites lignes et seuls les frais de scolarité sont pris en compte par l’école, pas les frais de logement… Et même avec un petit boulot à coté, Lucie ne pouvait pas se payer un logement à New-York, et les salaires d’instits de ces deux parents non plus. A ce moment, Karine s’est sentie totalement désemparé. Une colère énorme de ne pas pouvoir aider sa fille à réaliser son rêve alors que celle-ci a tout pour réussir…
En se réveillant un matin du début de mois de Juillet, comme à son habitude, Eric, encore dans son lit, passe dix minutes sur son smartphone à consulter rapidement les actualités, ses mails, puis ses messages et ce matin, Karine, cette vieille amie d’un autre temps lui avait envoyé un roman… Elle lui explique que sa fille vient d’obtenir une inscription dans une grande école New-Yorkaise mais qu’avec son salaire et de celui de son mari, ils n’ont pas les moyens de lui payer un logement. Elle sait que ce qu’elle lui demande est totalement insensé et qu’il n’a aucune raison d’accepter. Mais à ce moment, le cœur d’Eric s’est emballé. Comment pourrait-il refuser quelque chose à Karine ? Même après toutes ses années, elle reste la fille qu’il a connu en sixième au collège et avec qui il a traîné toute sa scolarité… Comme toujours lors d’une grande amitié entre garçon et fille à l’adolescence, il y avait en réalité des sentiments l’un envers l’autre. Ils sont restés secret durant bien des années. Ils s’étaient fait la promesse que quoi ils arrivent, ils seraient toujours là l’un pour l’autre. Si aujourd’hui, Karine lui demande d’héberger sa fille durant la durée de ces études, c’est qu’elle n’a pas d’autre choix.
Non seulement Eric a accepté, mais il a également payé à Karine le voyage pour accompagner Lucie durant deux semaines avant les cours afin que le changement de vie ne soit pas trop brutal. Karine a d’abord refusé par politesse mais Eric a tellement insisté sur le fait que pour lui, ce n’était rien et qu’il avait très envie de revoir Karine.
Lorsque l’avion se pose au sol, Lucie ressent en elle une vague de chaleur… ça y est ! Elle est à New York… Grace à sa mère qui a retrouvé son meilleur ami d’enfance, grâce à lui, qui a accepté de l’héberger. Elle n’arrive pas à arrêter d’imaginer sa nouvelle vie, de toutes les photos qu’elle va pouvoir prendre… et bien sûr poster sur les réseaux sociaux. Elle jubile déjà de la jalousie que vont ressentir toutes les pouffiasses de son lycée qui la prenait de haut avec leurs vêtements, leurs accessoires et leurs expressions à la mode.
Une fois leurs valises récupérées, la mère et la fille se dirigent vers la sortie. Le corps de Karine bat à la chamade, regardant dans tous les sens pour trouver Eric. Il est le premier à la repérer parmi la foule… Il avait bien sûr regardé les photos sur Facebook après leur échange mais il l’aurait quand même reconnu sans cela. Ses cheveux coupés aux épaules, d’un brun sombre ou plutôt noir, lui donnant un air sévère mais son regard d’un bleu pétillant change tout. Elle se démarque du reste de la foule. Plus elle se rapproche et plus il aperçoit son corps… Mais non ! Eric ne doit pas s’y attarder, il ne doit pas y penser… Surtout qu’elle vient de le reconnaitre. Son sourire s’élargit, son regard pétille. Karine n’en croit pas ses yeux, il est vraiment comme sur les photos qu’elle a pu trouver sur Internet. Eric a tellement changé depuis la dernière fois qu’ils se sont vu en vrai. Surtout avec Ses cheveux entièrement poivre et sel, cela lui donne vraiment du charisme. Jamais elle ne l’aurait reconnu hormis ce regard mystérieux, qui ne laisse jamais rien deviner de son émotion, la couleur de ses yeux étant très sombres, à la limite du noir. Il porte un costume qui a dû couter plus cher que les deux billets d’avion, mais un homme en costume cela donne de suite un charme… Cela lui cintre le corps et mon dieu quel corps ! On dirait un modèle photo, elle se sent tellement inférieure par rapport à ce qu’il est devenu, presque honteuse de se retrouver à lui demander cette faveur.
En revanche, Lucie reste sur ces gardes. Elle a depuis toujours une grande méfiance des gens de pouvoirs, des gens riches. Selon elle, ce sont des gens prêts à tout pour réussir qu’importe le prix. Cet homme correspond parfaitement à cette impression… Prêt à tout pour obtenir ce qu’il désir même si cela à de lourdes conséquences pour les autres. Elle ne peut s’empêcher de le comparer avec son père qui ne porte jamais de costume, qui ne fait pas vraiment attention à son image… Tout l’inverse de cet homme.
Les deux amis d’enfance s’approchent l’un de l’autre en se souriant amicalement mais plus la distance se rapproche et plus chacun tente de freiner son ressentiment pour qu’il ne soit pas trop visible. Tout cela se déroule en un fragment de seconde, Karine et Eric tournent la tête sans se quitter du regard et se font la bise de façon totalement polie.
— Bonjour. La voix de Eric est grave, posée et douce, comme si elle venait du fond de sa gorge. Karine a du mal à décrocher son regard de celui d’Eric, tant d’années se sont écoulés. Tant de choses remontent en elle, ce qui déclenche un léger rire nerveux.
— Aaaah, désolé… C’est la fatigue du vol. Elle pousse un long soupire pour évacuer. Jamais je n’aurai pensé te revoir dans ces conditions.
Le regard d’Eric se détourne de Karine pour se diriger sur la jeune femme qui le fixe droit dans les yeux. Eric fait de même, il a appris dans sa carrière professionnelle que l’une des méthodes pour se souvenir d’un visage consiste à identifier et à se souvenir de la couleur des yeux. Ils sont d’un marron très clair, mis en valeur discrètement par un eyeliner, les yeux de son père donc… Elle est plus petite que sa mère, elle doit à peine dépasser le mètre soixante-cinq, des longs cheveux fins comme ceux de sa mère, descendant sur son épaule jusqu’en dessous de la poitrine. Ils sont beaucoup plus clairs, châtain avec des reflets cuivrés. Sa silhouette est élancée, voir même fine mais ces formes sont en partie dissimulées par des vêtements confortables surement choisis pour le voyage.
— Je te présente ma fille, Lucie
— Enchanté Lucie. Ta mère m’a beaucoup parlé de toi, tu dois être très contente pour la bourse.
— Oui, j’ai encore du mal à réaliser la chance que j’ai. La voix de Lucie est tout l’inverse, assez aigue, intimidé malgré elle par le contexte
— On n’a pas arrêté de lui répéter que cela n’avait rien à voir avec de la chance. C’est elle qui a tout fait et qui le mérite. Tu verras, elle fait des photos sublimes. Dit Karine en mettant mal à l’aise sa fille.
— Mais je suis allé voir sur son Instagram, elles sont très jolies en effet. Y a un vrai quelque chose qui se dégage.
Même si elle commence à avoir l’habitude, cela lui fait toujours bizarre que quelqu’un qu’elle ne connaisse pas, lui parle de son compte Instagram et de ses photos. Elle a à peine plus de deux milles abonnés, ce qui n’est pas grand-chose en comparaison à d’autres comptes. Surtout que la plupart sont soit des amis ou connaissances soit des inconnus mais qu’elle n’a jamais rencontrés. Si elle aime faire des photos, ce n’est pas pour se mettre en avant mais bien au contraire, elle préfère rester dans l’ombre et observer.
Le trio continue sa conversation tout en se dirigeant vers l’un des nombreux parkings de l’aéroport. Lorsqu’Eric ouvre le coffre de sa voiture, les réactions des deux femmes furent très différentes. Face au luxueux SUV, Karine n’en revenait que ce genre de véhicules puissent exister hors des concessions alors que sa fille est totalement indifférente, elle ne connait même pas cette marque. Elle a conscience que ce véhicule doit coûter cher car il parait luxueux, mais ce n’est que du paraitre. Elle commence à donner à Eric l’image d’un homme voulant étaler sa richesse, voulant montrer qu’il a réussi. Durant le trajet, les sujets classiques à propos du voyage, de la semaine de vacances de Eric pour accueillir et guider Karine et sa fille dans leur visite de la ville avant la rentrée scolaire. Au fur et à mesure de leur trajet, les jeunes femmes s’amusent à reconnaitre les lieux et les monuments qu’elles ont pu voir dans les nombreux films ou séries se déroulant dans ce New York iconique. Mais jamais elles n’ont pu ressentir cette impression de grandeur, quel que soit l’endroit où se posent leurs regards, elles ne voient que des immeubles à perte de vue. Après une bonne heure et demie, et une traversée de Central Park Eric s’engage dans un parking au pied d’une tour. Au 300 Central Park West et son imposant gratte-ciel de 29 étages, appelé El Dorado. La mère et la fille restent sans voix et comprennent peu à peu dans quel monde, elles viennent d’arriver en voyant toutes les voitures dans le parking, même Lucie reconnait les marques les plus luxueuses. Avant qu’Eric n’appuie sur l’un des boutons de l’ascenseur, il entre une carte comme dans les hôtels dans une fente, il tape un code à quatre chiffres et finit par appuyer sur le numéro 28 de l’ascenseur. Déjà que dans un ascenseur cela peut paraitre long mais lorsqu’il y a vingt-huit étages à monter cela parait une éternité. Lucie se demande si elle ne va pas avoir le vertige en montant si haut.
Les portes s’ouvrent et les deux femmes n’en croient pas leurs yeux. Eric, lui, s’avance et sort de l’ascenseur directement dans son appartement avant de se retourner vers ses invitées, toujours bouche bée
Vous êtes les bienvenues chez moi. Dit-il avec un large sourire, sûr de lui, sur de son effet de surprise.
Karine sort de l’ascenseur et avance machinalement dans l’entrée totalement ouverte et regarde l’immense pièce à vivre. La décoration est un mélange moderne et d’ancien, des moulures habillent le plafond blanc immaculé, en face d’elle à une vingtaine de mètre, de grandes fenêtres allant jusqu’au plafond donnent sur le réservoir Jacqueline Kennedy, l’immense lac au nord de Central Park. La pièce est totalement baignée dans la lumière Au milieu cet espace, le séparant en deux, une immense bibliothèque ancienne en bois, entièrement rempli de livres de collection. A gauche de cette bibliothèque, la partie « salon » avec trois grands canapés dans lesquels une personne peut s’allonger dans tous les sens. Un écran de télé totalement démesuré. Un espace bureau dans le coin près des fenêtres, de loin il parait petit mais en réalité il est immense, avec deux écrans d’ordinateur faisant la taille de la télé de Karine. Cette dernière tourne la tête sur sa droite et découvre l’espace cuisine. Un immense frigo à deux portes, un ilot central en marbre, entièrement équipée comme jamais Karine ne pourrait en rêver. Certains chefs payeraient chère pour avoir un tel équipement. Un bar avec des tabourets très modernes permettent de délimiter l’espace avec l’entrée. A droite de la bibliothèque se dresse une immense table à manger longeant également une cheminée ornée de sculpture murale. Lucie est également totalement subjuguée par la beauté du lieu. Elle qui n’aime pas trop les signes de richesses, elle ne peut que reconnaitre la beauté du lieu, l’équilibre parfait des espaces. Elle visualise déjà les photos qu’elle pourrait prendre, les effets de lumières qu’il doit y avoir lors des couchers de soleil. Elle ne réalise pas encore qu’elle va vivre ici durant des mois. La visite se continue avec l’accès à la terrasse après avoir longé la bibliothèque, sans aucun autre vis-à-vis que celui du lac. La visite continue en empruntant le couloir à gauche de la porte d’entrée, la première porte donne sur la salle de bain, jamais Karine n’avait vu une baignoire carrée au centre de la pièce… Enfin peut-on encore appeler cela une baignoire, Il s’agit plus d’une petite piscine de 2m de chaque côté avec de nombreux jets massant. Au fond de la pièce, derrière une vitre transparente, un immense pommeau zénithale indique la « zone douche ». Eric rassure ses invités car que les grandes fenêtres n’ont pas de volets ou de stores mais elles sont entièrement teintées et que de toute manière, il n’y a aucun vis-à-vis à cette hauteur.
Lucie commence à être plus mal à l’aise qu’impressionnée, elle a même la sensation d’être dans une parodie d’une émission de décoration d’intérieur où l’on te fait visiter chaque pièce lorsqu’elle est parfaitement rangée… Sauf qu’une fois que l’on vit dedans, tout n’est pas parfaitement rangé. Juste à côté de la salle de bain, la chambre d’ami dans lequel séjournera Karine et en face de celle-ci, celle qu’occupera Lucie. Les deux pièces se ressemblent avec un très grand lit, un bureau et des dressings aussi grands que la chambre de Lucie en France. Au bout du couloir, une dernière porte reste fermée, la chambre de Eric qu’il indique sans faire visiter à la surprise de Lucie qui s’imagine que cela doit être la seule pièce à ne pas être parfaitement rangée.